Basé à Los Angeles, Sugarplum Fairies est un duo originaire de Vienne composé de Sylvia Ryder au chant et Ben Bohm à la guitare. Signés depuis 1999 chez Starfish Records avec l’opus Flake, les deux artistes qui drapent leurs mélodies de dream pop signent quatre ans plus tard Introspective Raincoat Student Music. Dès lors, la voix de Sylvia Ryder aux accents charmants rappelle le chant sensuel de Nico et les compositions acoustiques de Ben Bohm, multi-instrumentiste, ramènent aussi au Velvet Underground. De la veine de Mazzy Star ou Cowboy Junkies, le duo revient avec encore plus de cachet en 2006 et présente Country International Records, enregistré à Nashville sous la direction du producteur Ken Coomer (Wilco) qui assure la batterie sur l’album et qui sera nominé au festival Independent Music Awards. Ils offrent un troisième album moins lo-fi que les précédents, plus americana, nettement plus égayé par les percussions. Le tempo entrainant des dix titres est aussi alimenté par la présence du clavier de Jerry Dale McFadden (Sixpence None the Richer) ainsi que par l’apparition du cor, du violon et de la guitare électrique.
Ryder et Bohm tous les deux amoureux de la culture sixties française (Anna Karina, Serge Gainsbourg, Godard, Truffaut) et musicalement inspirés par John Lennon, Lee Hazlewood, évoquent les thèmes de Jules et Jim dans les textes et croisent volontairement dans leurs titres la culture européenne et le style country comme le souligne le nom de l’album. Pour autant Chinese Leftovers qui parait en 2009, n’a pas de lien particulier avec les chinois. Etincelant, soft, l’album comporte onze titres solides et aboutis, rythmés de tambourin et batterie grâce à Joey Waronker, les notes du clavier psyché de Jebin Bruni, la basse de Gus Seyffert, la guitare électrique de Ben Bohm et la voix céleste de Sylvia Ryder se frottent et sensuellement se confondent.
Avec la classe et le chic mêlés à la mélancolie, le style Sugarplum Fairies prend toute son ampleur dans le dernier album de 2011, The Images We Get. Mixé par Todd Burke qui travaille avec Belle & Sebastian, masterisé par Pete Lyman, qui oeuvre pour Daniel Johnston et toujours Ken Coomer de Wilco à la batterie et la production, le disque devient un réel petit bijou. Les cuivres des trompettes, du trombone, l’accordéon, la mandoline sur Moth et le brio de Ben Bohm à la guitare acoustique, décollent en beauté sur les violons et déroulent un tapis de roses pour le chant de Sylvia Ryder. Dynamique et offensif avec Jump the Gun, la mandoline qui taquine les trompettes sur One Trick Pony et les Smiths ou REM qui viennent rôder sur Plastic Sky, le genre pop planant et hypnotique de Heart Hell, de 96 Dreams, donne envie de se laisser aller à une savoureuse écoute inondée des voluptés de Sugarplum Fairies. SugarplumFairies