Kurt Vile a cette voix qui colle le tumulte dans l’ouie, le tohu-bohu dans le lobe temporal. Son grain de chant envoûtant et charismatique, indomptable, d’une absolue harmonie, ne fait guère de lui un enfant de choeur mais lui procure néanmoins une aura certaine. Depuis 2009, Kurt Vile nous livre ses chansons rock, qui trouvent grâce dans les arrangements de guitares dont les cordes vibrent, glissent, agrippent et tatouent les partitions. Les effets saturés des guitares font penser à Syd Barrett, les morceaux accompagnés d’harmonica rappellent Bob Dylan, le côté border line dans certains titres ramènent tantôt aux Jams ou tantôt aux Jonestown Massacre.
Originaire de Philadelphie, ses textes parlent d’espaces, de distances, de religion et de sa vie de musicien. L’artiste forme The War on Drugs avec Adam Granduciel en 2004, groupe de la veine de Calexico, où coulent des orgues psychédéliques. En solo depuis 2008, Kurt Vile sort son opus Constant Hitmaker chez Gulcher Records, vite remarqué par le label Matador son second album God Is Saying This To You parait, puis le magique Childish Prodigy et enfin le quatrième diamant sonore Smoke Ring For My Halo arrive le 7 mars 2011.
Certains critiques parlent du genre americana, or j’imagine plus une prairie de champignons stupéfiants (non, pas chez les Schrtroumpfs) plutôt qu’un champ de rutabagas ou de ruminants en écoutant la pop-psyché de la guitare folk, acoustique et electrique, ou le taquin tambourin qui chambarde l’harmonica. Smoke Ring For My Halo est un régal à laisser muser dans l’oreille.
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