Tamas Wells

Tamas Wells est un auteur compositeur australien originaire de Melbourne qui a offert il y a six mois un cd comptant 25 titres. Il y a dans ce beau coffret ses deux derniers albums To Drink up the Sea (2023) et The Plantation (2017), agrémentés de titres issus des premiers disques. Dès son opus de 2004, A Mark on the Pane de 19 titres, il est évident que le musicien est prolifique et généreux. Le magnifique A Plea en vendredi de 2006 et son clin d’oeil à la France montre au travers des 11 titres, un sens aigu de la mélodie chez Tamas Wells qui en sus de la composition, chante, joue de la guitare, du piano, de la mandoline, accompagné de Nathan Collins à la batterie, d’Anthony Francis aux claviers et d’Owen Gray à la basse. Rachel Merrigan participe au chant en duo avec Tamas sur le bucolique Lichen and Bees.

Très populaire dans le monde océanique, Tamas Wells joue à guichet fermé au Japon l’année 2007 tout en peaufinant son troisième album paru en 2008 Two Years in April. Son style délicat, orné d'arpèges et de son chant cristallin rappelle la poésie des Lucksmiths. Son écriture est romantique, imagée et ses mots chantés avec grâce.

Au fur et à mesure des sorties d’albums, son univers musical coloré d’instruments comme le glockenspiel et le tambourin s'étoffe en partitions pop psychédélique à la manière de Salako. L’artiste offre des séries de concerts et des tournées à grand succès en Australie, au Japon et en Chine pendant 2 ans tout en composant le quatrième disque Thirty People Away en 2011 et le brillant On the Volatility of Your mind en 2014 où les guitares, le tempo enrichis par son grain de voix classe Tamas Wells sur la même classe de Sufjan Stevens. L’univers artistique de l’australien est nourri de musicalité, mais aussi de littérature, de voyages et même de cuisine !

Paraissent les deux albums réunis en un seul cet hiver : The Plantation de 2017 où le troubadour est accompagné de Kim Beatles à la guitare, Nathan Collins à la basse, Chris Helm à la batterie et piano, Christopher Lynch à la guitare électrique et sur To Drinks Up the Sea de 2023, l’excellent savant musicien fou et producteur Greg J Walker qui joue de la basse, du violon, du violoncelle, de la contrebasse, du sitar, de la clarinette, du piano, de la batterie et évidemment, du tambourin.

Tamas Wells, fort bien entouré, subjugue par son don d'écriture et son interprétation. Nos amis du label australien Popboomerang le suivent depuis ses débuts en 2002 quand l’artiste signe son premier single Cigarettes, a Tie and a Free Magazine. Je n’oublierai pas de préciser que Tamas Wells est Docteur ès sciences sociales, un expert dans son domaine de recherches doublé du don de peintre et dessinateur, triplé du talent de magicien pour sculpter des mélopées pop, classées dans le top des productions Piggledypop.

TamasWells

LAKE

LAKE est un groupe américain originaire de Washington qui sévit sur les scènes internationales pour notre plus grand plaisir depuis presque vingt ans. Ponctuels au rendez-vous, ils nous combleront le 7 mars 2025 avec leur nouvel album (le dixième), Bucolic Gone, que j’ai l’honneur de découvrir avant sa parution et vous promet un album solide, harmonieux à savourer dans son entièreté, dans la veine des Softies et des Ladybug Transistors. Et pour donner l’eau à la bouche, le trio LAKE sort hier le titre Love is Deeper Now extrait de ce fabuleux Bucolic Gone signé chez Don Giovanni Records.

LAKE apparaît en 2006 et le trio se compose de Ashley Eriksson qui chante, joue de la basse, de la guitare et des claviers, Eli Moore qui chante, joue aux claviers et à la guitare et Andrew Dorset au chant, guitare, basse, batterie et claviers. Vous le comprenez, le trio est formé de multi instrumentistes talentueux et connaissant leur domaine. L’année 2006, le groupe signe deux petits bijoux, en juillet leur premier disque de 12 titres nommé The First Album suivi d’une production sur cassette audio de 8 titres, nommé Cassette. (Pourquoi se compliquer la vie quand elle peut être simple) Suivront les disques Oh the Place We'll Go en 2008, Let’s Build a Roof en 2009, Giving And Receiving en 2011, Circular Doorway et The World is Real en 2013, Forever And Never en 2017, Practice Space en 2020. Depuis 5 ans et pourtant le groupe montre une constance dans l’inspiration, la fin de séquence masquée se faisait désirer. L’attente en vaut largement la peine. Le dixième disque de LAKE, Bucolic Gone, est en or.

Le premier titre Bucolic Gone à deux voix et à la basse somptueuse dénonce un monde Réel versus Irréel, l’un sous l’enveloppe du second, manipulé par l’émotionnel. Les dés sont jetés, la production huilée est impressionnante comme sur la rythmée et dansante Ferrari qui offre la participation de Karl Blau qui était présent avec son saxophone sur les premières signatures du groupe en 2006. Sa présence essentielle pour cet album anniversaire des 20 ans de LAKE accompagne celle de multiples artistes venus jouer et chanter sur le disque, à tel point que l’on peut le définir de collectif. Airplane qui suit, planant et mélodique, offre le chant somptueux de Stephen Steinbrick sur les cordes de violon et de violoncelle. Il y a aussi deux autres amis : Nicholas Krgovich chante avec Ashley sur la suivante Glad Rags, indie-pop et intime à souhait quand Paul Benson vient taper sur les fûts de plusieurs titres dont Love is Deeper Now. Nicholas est à retrouver sur Piggledypop.

Suit un hommage à la famille avec le pianiste et saxophoniste Eric Vanderbuilt-Matthews et Steve Moore qui vient faire briller le soleil sur Wonderfull Sunlight. La famille est aussi à l'honneur sur Blue Horizon et sur My dear Brother, chanson écrite par Ashley suite au décès de son frère atteint du covid. Tous les titres à leur manière sont émouvants. Les arrangements sophistiqués sont majestueux et variés. Il y a de la surf-pop, de la pop orchestrale, des guitares énergiques et le talent infini pour donner des frissons comme sur The Way Old Friends Do, chanson chorale fort émouvante qui rappelle que la véritable amitié ne s’encombre pas de bavardages inutiles. Pour boucler la boucle du disque anniversaire, LAKE revisite No Wonder I, une de leur ancienne chanson qui tient si bien debout par sa mélodie ornée de tempo et sa pop alternative princière qui ne souffre nullement de ses rides. À vos casques! Joyeux anniversaire LAKE !

Lake