samedi 29 décembre 2018

Marlon Williams

Marlon Williams est un auteur-compositeur néo-zélandais habitant Melbourne depuis des années, qui apparait sur scène et avec son premier album nommé Marlon Williams en 2015. Avec une fibre folk, une atmosphère chaleureuse narrative, une essence typée Scott Walker, l'album brosse des personnages et des histoires drapés de guitares, basse et batterie. Ben Edwards, ami et collègue de studio est à la production et Aldous Harding, avec qui Williams est en couple, partage le chant sur Lonely Side Of Her. La voix de Marlon croone, somptueuse, faisant vibrer sa tessiture et son humour, sa personnalité drôle et sensuelle fleurissent son domaine artistique. Parallèlement à la composition, il est un showman qui habité et généreux fait rayonner son charisme lors de ses concerts. Quittant le style folk bluegrass, il reprend l'écriture après sa rupture avec Harding en décembre 2017. C'est avec le coeur brisé que l'inspiration explose "Then I wrote about fifteen songs in a month". Loin d'être mélancolique, le second album de Marlon Williams, Make Way For Love paru en février 2018 est un bouquet d'amour, garni d'espérance et de luminosité. Car avec des ancêtres maori, la sensibilité exacerbée par le chagrin d'amour, éclatante dans ses chansons, offre des particules brillantes et bondissantes de sincérité, assez pour être remarqué par l'acteur et réalisateur Bradley Cooper qui lui demande de venir jouer et chanter dans le film A star is born de 2018.



Make Way For Love est le genre d'album intemporel, élastique, adaptable à chacun, qui s'écoute avant et après une séparation, avant et après une idylle, parce qu'il parle de l'amour comme d'une force immarcescible. Dès les premières notes émouvantes de Come to me, le chantre sensuel, le troubadour touchant nous cueille. En guise d'introduction séduisante et captivante, la mélodie soyeuse fait des étincelles et le chant moelleux dégaine de l'électricité. Il y a dans le grain de voix de Williams qui escalade les octaves du Edwyn Collins, du Lee Hazelwood et du Elvis,flirtant sur le plan musical avec la scène zélandaise ou australienne des Lucksmiths, Anthony Rochester et Jonathan Bree. La pop tropicale et groovy de What's Chasing You, ses harmonies de guitares et sa rythmique roucoulent avec une pointe d'ironie. L'humour meurtri et grinçant est mis en beauté sur Beautiful Dress et Party Boy grâce au talent du multi-instrumentiste Dave Khan et du producteur Noah Georgeson qui griffe l'album de sa patte aux synthétiseurs.



Le tempo se fait plus velouté, avec une basse de tempérament assurée par Ben Wooley sur Can I Call you et Love Is a Terrible Thing, évocant la distance et la possession. La mélodie de I Know a Jeweller forme un ressac country avec son lot de guitares folk et acoustiques sur un texte désespérément amoureux. Le piano fait son apparition sur I Didn't Make a Plan et sa batterie tendue, envoûtante, grâce au talent de Angus Agars, doublée de l'écho des guitares, appuyant l'effet de plainte et d'union dispersée, comme décrite sur The Fire of Love 'And I'm left alone to tremble Like an adolescent king'. L'amertume dans les mots devient splendide et impériale par l'orchestration et l'interprétation aérienne de Williams. Malgré la relation disparue, Harding accepte de chanter sur Nobody Gets What They Want Anymore et ensemble, même à distance, font surgir un duo touchant et évident. Pour clore le chapitre, le titre Make Way for Love du même nom que l'album, fait résonner la note scintillante, ouverte à une renaissance.
MarlonWilliams



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