mercredi 26 octobre 2016

James

James, groupe culte né à Manchester il y a 34 ans, avec sa fleur comme symbole, continue après trois décennie sa chevauchée éblouissante. Son leader Tim Booth, ne cesse d'ériger le monument James et de faire resplendir sa patte dans l'histoire de l'indie-pop. C'est au coeur de la mythique salle de l'Hacienda que James débourre ses chansons en 1982 avant de partir en tournée pour assurer la première partie des Smiths. En 1984 parait l'opus Stutter, suivi en 1988 de Strip-mine qui annonce la formation complète du groupe : David Baynton-Power à la batterie; Tim Booth au chant ; Saul Davies au violon et guitare; Andy Diagram à la trompette, ex-membre des Pale Fountains ; Jim Glennie à la basse; Larry Gott à la guitare; Mark Hunter aux claviers.
PaleFountains-PiggledyPop



1990 est une année phare pour les sept musiciens de James qui participent à l'album tribute du Velvet Underground Heaven and Hell avant de signer leur troisième album, Gold Mother faisant jaillir la renommée du groupe en Europe qui fredonne à l'unisson Come Home et Sit Down, ce dernier single ferrera d'ailleurs le succès aux Etats-Unis dès 1992, renforcé par la sortie des fabuleux Seven et Laid, produit par Brian Eno. Après Wah Wah de 1994, Whiplash en 1997, une compilation en 1998, Millionaires en 1999 et Pleased To Meet You en Juillet 2001, Tim et le reste du groupe annoncent qu'ils raccrochent les guitares et les micros en décembre 2001 et disent 'aurevoir' à leur public chez eux à Manchester avec un concert à l'Arena qui conclut sur Sit Down.





A l'origine du groupe en 1983, c'est Jim Glennie, Larry Gott et l'ancien batteur Gavan Whelan qui rencontrent au cours d'un concert dans un bar Tim Booth qui dansant comme un mordu a attiré leur attention. Le trio lui demandera de se joindre au groupe pour danser sur scène . Ils ne se quitteront plus, Tim adopte le nom James parce qu'amateur de James Joyce. A l'époque, les locaux habillés de noir de la tête aux pieds, un peu punkeux, fondus de Joy Division et Cure ne s'attendent pas à voir débarquer James arborant une attitude volontairement joyeuse. Tim Booth se rappelle "And we were dressed in yellow, red and green. We looked like Smarties, or kids' show hosts! But it was all very tongue-in-cheek and deliberate" et il apportera son charisme bondissant, ses couleurs vives, à l'image de la fleur devenue symbolique dans le monde de l'underground.



A l'instar de ce profil, ce caractère jovial, il est impossible de croire que James laissera tomber vraiment ce qui l'anime et il faudra attendre 7 ans pour le revoir.  Ils se réunissent d'abord lors d'un concert et en studio pour peaufiner Hey Ma qui parait en 2008 sur lequel Eno vient poser son savoir-faire. Deux mini albums suivront en 2010, The Night Before et The Morning After. Le groupe s'envole de nouveau pour jouer dans le monde entier, des dates s'alignent, des festivals foisonnent, il joue avec Kaiser Chiefs, les Killers à Hyde Park et assure une série de concerts symphoniques accompagnés par le Orchestra of the Swan and le Manchester Consort Choir. Deux années s'écoulent pendant lesquels James joue partout en Europe jusqu'à ce que la maman de Tim décède en 2012. Le deuil endolorit le groupe et l'inspire à la fois deux ans plus tard, trouvant de nouveau une énergie dans ce qui les fait tenir, la sève de la pop et de la création. Main dans la main avec le producteur des Killers, l'excellent Max Dingel, les sept musiciens de James se recueillent en studio pour enregistrer le treizième album, La Petite Mort. Et comme d'habitude, les mélodies et harmonies qu'offre le groupe sont rythmées, salées, savoureusement accrocheuses sur le thème principal de la mort. James traite le sujet de jolie manière, avec son positivisme singulier, en chantant sur le génial Walk like you de 7 minutes pour l'introduction du disque "You know more than you think you know, This universe is in your eyes, Inside the galaxies collide (...) "let’s inspire, let’s inflame, create art from our pain, find a love that’s as deep as it’s holy.”



Depuis Hey Ma, la qualité des arrangements et du jeu revêt de plus en plus les chansons. James a la même vitalité, mêlée de talent et de technicité que nombre de groupes doivent leur envier. Hormis les rides, les sept compagnons ne changent pas et reviennent avec Girl At The End Of The World au printemps 2016, stimulant et envoûtant. James continue de se faire plaisir et de nous combler avec les guitares au groove mordant de Saul Davies, Larry Gott et du nouveau venu Adrian Oxaal sur To My Surprise et Surfer's song, la batterie enragée de David Baynton-Power sur Waking et Catapult, la basse enfiévrée de Jim Glennie sur Bitch et Attention, la trompette magnifique d'Andy Diagram sur Move Down South, les claviers endiablés de Mark Hunter sur Attention, le chant majestueux de Tim Booth sur Nothing But Love et Dear John ou encore sur Alvin chanté en français, et toujours des thèmes écorchés, touchants, sur des riffs vitaminés hautement pop. The Girl At The End Of The World distribue des perles dansantes. L'album entier est aussi combattant qu'émouvant. C'est du très grand James, dans les mots éloquents et les notes érisées que je classe dans le panthéon des disques Piggledy Pop. James joue actuellement en Australie et en Nouvelle-Zélande pour être de retour sur le sol anglais en décembre. A vos tablettes !
James




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