jeudi 22 mars 2012

Arco

Une page a été tournée avec l’annonce donnée par Arco en 2010 de leur dernier album Yield. Apparu en 1998 avec 2 Ep, poursuivant avec l’opus Coming to terms en 2000, le trio londonien a marqué la pop de sa griffe personnelle, son style unique grâce notamment à sa voix cristalline, son chant délicat. Coming to terms est extrêmement surprenant quand on se replonge dans l’ambiance musicale dominante des années 2000. Ecrit et composé par le chanteur Chris Healey, entouré de son frère jumeau Nick, batteur, et du guitariste, bassiste David Milligan, Arco accroche et sans frein, orne ses mélodies de mélancolie touchante, de textes poétiques qui évoquent la séparation et l’interruption.



Intimiste, la voix de Chris Healey touche éminemment. Les notes créent une fragilité sur Baby Eyes et Lullaby, les ballades comme Driving at Night, Alien, ou All the world, Grey, sont habillées de piano, de guitare, de cor et d’instruments à corde; Accident offre un synthé baroque qui amène un brin de psyché dans le disque. Je me souviens il y a donc 10 ans.. l’orchestration inévitablement faisait penser à Belle and Sebastian, Mojave, Red House Painters.
Impression confirmée avec le deuxième album Restraint, toujours dans une veine mélancolique mais si belle que la notion de tristesse en devient chaleureuse et harmonieuse. Classé dans la pop indépendante, Restraint continue de faire rayonner Arco, plus mature, plus serein, dévoilant de grande qualités d’instrumentalistes. Car enfin, l’ensemble n’est pas bruyant, la voix glisse sur la guitare et piano avec une telle musicalité qu’Arco démontre qu’une chanson qui attire l’attention n’est pas forcément agressive dans la tonalité.



Leurs 11 titres absorbent et la merveilleuse pop qui émane des accords de guitare, de piano, du synthé et des cymbales de Diary, de l’orgue et du cor enveloppés dans la basse sur Meant, Last Bus, Second Skin, devrait discerner un titre, une récompense à Arco qui invente là un genre pop intime, introspectif, si sentimental et absolument troublant depuis Nick Drake et Elliott Smith.



Pour couronner l’ambiance «coeur brisé», en 2010, le couperet tombe et les trois géniaux musiciens d’Arco se retirent officiellement avec la sortie de leur troisième et dernier album Yield. A ce moment même, la presse rock rend des hommages unanimes à Arco, lui prédisant un bel avenir. Yield boucle donc la boucle et avec son single Stars, mais la voix élégante de Chris Healey restera encore longtemps jouée et appréciée.
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dimanche 18 mars 2012

The Holiday Crowd

The Holiday Crowd, ont sorti leur premier Ep le 24 janvier dernier sur le label canadien New Romantic et le label américain Shelflife records. Le disque de 7 titres est fabuleux. Over the Bluffs fait référence à l’endroit près de Toronto, Scarborough, où ont grandi le chanteur Imran et le guitariste Colin. Imran Haniff alors fan des Stone Roses, des Beatles, met en route le projet avec Colin Bowers, fan des Specials, de Jesus and mary chain; Les deux influences qu’ils ont en commun sont New Order et les Smiths. Imran et Colin, aux profils mods, se connaissant depuis le lycée, invitent leur ami David Barnes, batteur, puis Alex Roberts, bassiste.



Le quator canadien transforme un superbe premier essai avec Over the Bluffs. Il n’y a rien à jeter, les sept titres séduisent, les plages ondulent sur la platine, délivrent des mélodies dansantes, des ritournelles de guitares efficaces, une batterie et une basse nerveuses et graciles. La voix d’Imran a quelque chose de Morrissey, bien sûr, mais il y a une multitude de sons qui font aussi penser à Voxtrot, New Order, au beat anglais et qui fait la part belle à la pop des années 80.
L’énergie dans les rythmiques, dans la structure des titres, dans les arpèges de guitare, pulse aussi dans les paroles romantiques de In My Arms, de While she Waits et mélancoliques dans A Tender Age, dans Pennies found. Les tonalités, la reverberations des cordes sur la basse qui taquine s’inscrivent dans une veine pop, voire rock, des eighties ce qui apporte une pincée de nostalgie. L'ensemble reste très dynamique, entrainant et joyeux.



Même si Over the Bluffs totalise 26 courtes minutes d’écoute, c’est un objet ovoide, complet, qui fait mouche. Les Holiday Crowd sèment des notes anti-pasti estivales et inspirées, et promettent un nouvel album déjà en préparation, dans les mois à venir.
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samedi 17 mars 2012

Florian Horwath

Florian Horwath, originaire d’Innsbrück, vit désormais à Berlin et nous gâte depuis 2005 avec ses mélopées indie-pop sur We Are All Gold, dans un premier temps au profil pop-folk mettant en avant la guitare et harmonica, qui après le deuxième album Sleepyhead en 2008, a évolué en style pop orchestrale dans Speak to me now de 2010.

Ce qui caractérise Florian Horwath c’est l’art d'être quelqu’un de humble et drôle. Avec beaucoup d’inspiration, de discrétion et de technique, son travail passe pour simple, ce qui est l’art des grands  musiciens, ceux qui maitrisent . Sa manière de chanter, de jouer de la guitare ou du clavier est sans emphase . Ses chansons n’ont pas d’artifices et donnent une résonnance brute, nette, authentique. Ce qui parait désordonné, parfois psyché, donne un sens festif et joyeux à l’ensemble.



Si les airs de We are all Gold sont folk, les paroles parfois introspectives et l’ambiance intime, Sleepyhead enchaine sur des airs plus bossa, plus rythmés qui me font penser à Jens Lekman. Nina Persson des Cardigans, offre sa voix sur certains morceaux et collabore au titre Baby you got me wrong, duo sorti en 2008, uniquement en Ep deux titres. La voix de Florian Horwath, mélodieuse, pas toujours juste, colle parfaitement aux textes et aux voix de l’univers indie-pop . Dans Speak to me Now, la beauté des compositions est imparable et l'humour des textes atypiques avec 12 titres qui donnent le sourire, exhorte à l'écouter en boucle.



Le popeux Horwath séduit et touche. Son grain de voix est sincère comme l’orchestration. Pas manièré, avec en bonus un anglais exemplaire, son accent viennois apporte le côté mousseux et onctueux dans l'interprétation.
A la différence de ses deux premiers albums, Speak to me Now comprend plus d’instruments, ukulélé, saxo, trompette, cor, cloches, ensemble de cordes, harpe, guitare, orgue, xylophone, du hand-claps et des choeurs.



La constellation de sons sur ce dernier album le rend malicieusement pop et le rapproche de l’univers du Velvet Underground mêlé à celui de Belle and Sebastian ou de Camera Obscura. L’écoute ensoleillée de Speak to me now, gorgé de notes, de pop touchante, remédie à la morosité et donne envie de danser.

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dimanche 11 mars 2012

Princeton

Princeton est un groupe américain formé autour des jumeaux Matt et Jesse Kivel qui jouent basse, guitare et composent les morceaux. Le pianiste Ben Usen, qui assure les parties de clavier et orgue, ainsi que David Kitz le batteur, prennent part entière à l’orchestration et aux arrangements depuis le premier album Cocoon of Love. Les Princeton officialisent leur entrée dans le monde de la joyeuse pop et concrétisent leur style musical californien acharné grâce à la sortie le 29 septembre 2009 de Cocoon of Love avec 11 titres  véloces et brodés d’or.



Le 21 février 2012, les quatre princes californiens reviennent avec un album sophomore, Remembrance of Things to Come qui offre une nouvelle palette de sons, plus dance, disco, tout en gardant les harmonies et l’architecture des chansons très pop. La structure évolue avec des beats et un groove expérimental qui vient se marier à merveille à l’orchestration pop des violons, vibraphone, cors, trompettes et des choeurs beachboysiens.



Remembrance of Things to Come commence avec le swinguant Florida et ne cesse de croître en rythmes au fur et à mesure des titres. Andre et Louise sont les deux titres qui hissent Princeton au sommet de la composition indie-pop. Fleuri d’instruments, de mélodies, de voix avec celle du leader Jesse Kivel, au grain poétique et dandy, les sonorités electro-pop de To the Alps, Oklahoma et Grand Rapids offrent un tempo grandissant et densément dansant. La seconde partie de l’écoute est dynamique, symphonique, avec des cascades de cordes sur Louise, Riches, Andre, Clamoring For Your Heart, This Weather A Swimmer, et sur la dernière balade amoureuse Milly. Suivi depuis quatre ans sur Piggledy Pop, Princeton avance brillamment dans l’univers pop avec des références aux Smiths et Camera Obscura qui reprend d’ailleurs en remix le titre Remembrance of Things to Come, au top 10 des albums 2012.
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Lou de la falaise

Lou de la falaise est un groupe français créé en 2020 par les frères Maxime et Antoine Azzopardi, comptant Théo Eimery à la batterie, Adrie...