jeudi 26 mars 2009

Velour


Apparus en 2004 à Copenhague, ces quatre danois dans le vent, Velour: Glenn Müller au chant et guitare, Jonas Petri, guitare et clavier, le bassiste Kenneth Flöe et le batteur Thomas Olsen (Lupus) ont raccroché micros, guitares et baguettes. Ils ont décidé d’arrêter à la fin de l’année 2008; le groupe manquait de publicité, de promotion et suffoquait dans une sorte d’anonymat. Le tir peut donc être rectifié. Si vous aimez, dites le leur et pas avec des fleurs…

Influencés par les Beatles, Beach Boys, Velvet Underground, Byrds, ou les vibrations contemporaines de Belle & Sebastian, Cure, Pixies, les Velour ne fait pas dans la dentelle. ( celle-là est facile, j’admets…mais si tentante)
Animés par des références sixties, leurs compositions sont ornées de trompettes, instruments à cordes à volo, parfaites pour accompagner les premiers rayons de soleil.
Get in Room atterrit dans les bacs en 2004. Les Velour l’accompagnent en jouant et assurant une flopée de concerts. La presse rock ne suit pas. Ah? Etonnant…Seuls quelques sites internet et blogs les nomment et sont enthousiastes.
Ils participent à la compilation Nordische Kombination en 2006 aux côtés de Radio Luxembourg, Pelle Carlberg, Loveninjas…etc.
2007, les Velour peaufinent leur projet Undress Your Alibis qui sort en 2008, ainsi que la vidéo du single Janey Black. Ils s’appliquent à offrir un très bel album, inspiré, superbement pop et entre temps signent deux titres succulents sur White Single: Pam and the important man et Windzor White.

Undress your Alibis, produit par le danois Morten Bue (Moi Caprice, Figurines) et le suédois Per Sunding (Cardigans, Superheroes) est un album habillé de mélodies à la « mamas & papas » comme dans le titre BBC, d'harmonies pop vitaminées et raffinées. Hautement conseillé pour fleurir votre été de notes ensoleillées !
Ce genre de musique de qualité n’est certes pas traitée dans les journaux rock français qui « sont charrette » et « peinent à boucler » leurs 8 pages centrales hebdomadaires sur François Hollande ou Ségolène Royale parce que ceux-ci incarnent « un profond renouvellement générationnel » (13 mars 2007).
A chacun son Renouveau, à chacun son Rock’n roll…
http://www.velournet.dk/

samedi 14 mars 2009

Kevin Ayers


Kevin Ayers est un envoyé du dieu de la pop, le genre de muezzin que l’on rêverait d’entendre chaque matin au réveil. Originaire du Kent, fils d’officier de la Marine britannique, il intègre adolescent la scène musicale de Canterbury en créant les Soft Machine aux côtés de Mike Ratledge et Robert Wyatt ( fondateur de l’excellent Matching Mole; Wyatt collabore récemment à divers projets d’Elvis Costello, David Gilmour, Bertrand Burgalat). Ensemble, ces deux figures du sud de l’Angleterre, avec Hugh Hopper, Brian Hopper, et Richard Sinclair, seront les Wilde Flowers en 1963.

1963, l’année où les Beatles jouent à gogo au Cavern de Liverpool. Love me do résonne dans le nord alors que les Soft Machine dans le sud font sonner les guitares et claviers d’un rock progressif naissant. (Soft Machine, nom du roman de William Burroughs.) En 1969, il accompagne son copain de Soft Machine, David Allen, à la création du groupe Gong puis entame sa carrière solo en offrant Joy of a Toy. L’album n’a pas l’accueil mérité et ne se vend pas. C’est pourtant une perle pop, des titres grandioses à la guitare acoustique, accompagnés de flûtes, piano, violons. Fantastique.
1970, Shooting at the Moon sort. Dès lors Kevin Ayers poursuivra son travail de création et d’interprétation avec plus d’une quinzaine d’albums et des complicités avec des pointures comme Jimmy Hendrix en 1968 ou encore Syd Barrett des Pink Floyd en 1970; ils composent tous les deux Singing a Song in the Morning.

Dans la foulée, un jeune guitariste, Mike Oldfield, vient se joindre à Kevin Ayers et petit à petit se forme un ensemble d’artistes de talent appelé The Whole World.
Le génie d’Ayers passe à la trappe; ignorance à ras les pâquerettes des critiques et du public, que rencontre aussi le phénomène Gainsbourg en France. Guitariste, bassiste, pianiste, Ayers est pourtant, avec Barrett, un des plus grands compositeurs de pop anglaise, entier et égal à lui-même; il ne se corrompt jamais à faire des courbettes aux majors et à l’industrie de la musique.
Dans les années 80-90, il joue beaucoup, sillonne l’Europe, enregistre Diamond Jack and the Queen of Pain en 1983, Falling Up en 1988, puis le précieux Still Life With Guitar, album acoustique de 1992. Les années suivantes seront ornées de lives aux Etats-Unis et Europe jusqu’en 2000, quand Kevin s’installe définitivement dans le sud de la France.

2007, Gary Olson des Ladybug Transistor le rejoint. Ils partent à Tucson et New-York pour enregistrer Unfairground. Ce disque est un réel bijou, la voix de Kevin scintille au milieu des guitares, trompettes, tambourins, violons, claviers. Unfairground est un grand album, brillant et riche d’une instrumentation de cordes et cuivres, probablement la meilleure sortie de 2007 à laquelle participe Euros Childs des Gorky’s Zygotic Mynci (piggledy 15/11/08) qui nommera d’ailleurs une de ses chansons Kevin Ayers sur l’album Airbag. Participent également à l’enregistrement les membres de Neutral Milk Hotel , des Teenage Fanclub, le chanteur des Trash Can Sinatras, Robert Wyatt joue sur Cold Shoulder, ses amis de Soft Machine, Bridget St. John, égérie de John Peel, chante en duo avec Kevin sur Baby Come Home, Candie Payne, chanteuse et compositrice de Liverpool, sœur du batteur des Zutons. Le disque est un cocktail de générations, symbole d’une pop intemporelle, de bon goût, classe et efficace, astrale … « Encore un beau sourire, et apres ca je peux partir, Puis-je m'asseoir aupres de toi, pour te regarder? J'aimerais bien la compagnie de ton soleil »
kevin-ayers.com

mardi 10 mars 2009

Say Hi


Apparu en 2002 avec un premier album détonant, Discosadness, Say Hi (nouveau nom de Say Hi to your Mom) revient avec un sixième disque sorti le 3 mars 2009.
Eric Elbogen est seul aux manettes pour écrire et composer. Ce New-yorkais de talent élit domicile à Seattle depuis quelques années, et en écoutant le titre Northwestern Girls sur The Wishes and the Glitch de 2007, on devine ses raisons.
Créateur de mélodies pop, classées dans l’electronica, son charisme lui permet de jouer n’importe quel genre allant du rock au folk; il compose ses titres à la guitare acoustique.


Les guitares à l’honneur plairont aux amateurs de Primal Scream, anoblies par le synthé, les fans de Nada Surf ou de Postal Service y trouveront leur compte. La voix d’Eric, somptueuse et distinguée, sur le fil du rasoir, crée une ambiance à la fois intime et mystérieuse.
Pour ses deux premiers albums, Eric jouait et enregistrait avec une petite formation de batteur et guitariste en studio. Depuis Ferocious Mopes de 2005, il fait tout lui-même, en jouant chaque instrument, chez lui. Il est son propre producteur, refuse de subir la promotion forcée des journalistes qui exigent des disques des artistes en échange d’un article. Il envoie ses titres en mp3 et n’achète personnellement plus de Cds. Il écoute sur itunes les groupes qu’il aime et s’il veut vraiment un disque , il le commande en vinyle.

Say Hi fait partie de ces artistes qui accompagnent aisément les technologies, inclues dans leur époque, en accepte les valeurs, travaille dans ce sens. La tête dans les étoiles, évoquant le futur, les vaisseaux spaciaux, Eric a pourtant bien les pieds sur terre.
Les thèmes explorés sont les robots, les fantômes, la musique androïde, le 22ème siècle; ornés de paroles métaphoriques qui respirent l’humour et la légèreté. Say Hi, pianiste et guitariste hors pair, ne se prend pas au sérieux et cela s’apprécie à l’écoute de Oohs & Aahs, dont le single au titre évocateur, Oh Oh Oh Oh Oh Oh Oh Oh, titille l’oreille et les neurones (si vous avez la chance d‘en avoir plusieurs); + 1 autre extrait, November Was White, December Was Grey.
sayhitoyourmom.com

samedi 7 mars 2009

London Popfest


Compte rendu salé, voire poivré, du London Popfest 2009 où j’étais le week-end dernier 26/27/28 février.. Le genre de festival qui vous amputerait volontiers d’une oreille, voire les deux. Cet évènement était digne de la star Academy de la twee-pop. Le Popfest existe depuis des années à New-York, Stockolm etc.. et est organisé par des passionnés locaux sensés promouvoir des artistes locaux. La programmation dans ces villes est souvent alléchante. Pour Londres c’était une première édition. Les rares groupes qui ont su y jouer de la musique étaient américains, suédois et un seul groupe londonien sortait brillamment du lot The Pocketbooks. Excellent groupe conduit par le charismatique Andy. Leur tout récent ep Waking Up est chaleureusement recommandé !

Sur les trois soirées du Popfest , j’ai décidé après la deuxième, pitoyable, d’aller me suicider au fish & chips du Tesco du coin. Quitte à se prendre une indigestion, autant que ce soit en bonne et due forme.
Le premier soir proposait les Smittens (américains) en acoustique puis sont venus d’autres groupes (une boucherie anglaise), je passe les détails … Puis la surprise : les très bons Pocketbooks qui n’avaient aucun mal à se distinguer par la qualité du son, des compositions, des mélodies et du chant au milieu des autres groupes pour enfin conclure sur le fantastique Pelle CarlBerg (suédois). Ce superbe auteur compositeur avec son charisme et son talent était au rendez-vous.
Et c’est là que j’ai vu que l’assistance était aussi "beauf" ( et sourde) que les groupes sur scène. Pelle Carlberg, tête d’affiche, passant en dernier, a joué devant 15 personnes, les 30 autres ayant pris congé pour s’engouffrer dans le dernier métro londonien. Il aura fait le déplacement, assuré son répertoire, malgré deux ou trois sabotages de l’ingé-son qui venait trifouiller les câbles en plein milieu d’une chanson et malgré un public fantomatique. Sa présence et sa musique étaient magiques.

Le deuxième soir: pire concert de tous les temps. Les groupes étaient abominables. Le son des guitares et des batteries à aucun moment n’étaient ajustés ou synchro et le chant, la pauvreté des compositions, m’ont fait fuir à l’extérieur plus d’une fois. J’en suis sûre maintenant, Jack l’éventreur commettait ses meurtres à Londres les soirs de Popfest. Quant à l’assistance, le niveau ne volait guère plus haut. Le look superficiel correspondait à la fibre artistique des groupes. Les filles et leurs coupes de cheveux à la Mireille Mathieu les faux cils collés à la glue sous leur frange leur donnaient un air bovin, et leur déguisement vestimentaire tweepop, la dose de rouge à lèvres, faisait penser à une reconstitution historique ou un jeu de rôles un soir d'halloween. Toutes sapées de la même manière, sans personnalité, des clones au profil de Jar Jar Binks dont le gras nourri au big-mac explosait de leur col Claudine éclairaient là encore sur les motivations de Jack l’éventreur. Sur scène, c’était le même topo, avec des couacs et des larsens terribles; des couinements de truies faisaient office de chant. C’était surfait, sans inspiration, sans composition, des instrumentations non réfléchies, inaudibles, insipides. Des groupes aussi mauvais en live offrent une belle arnaque. Excellente débâcle. Beaucoup de bruit.

French Cassettes

French Cassettes est un groupe américain de qui apparaît en 2011 sous forme de trio et sous l’impulsion de Scott Huerta qui écrit et compose...