Sam Sauvage est un auteur compositeur français originaire de Boulogne sur mer. Hugo Brebion dans la vie est un enfant du millenium qui sait utiliser un bien beau français dans ses chansons en travaillant ses textes narratifs. Sa musique stylée se pare de résonance pop représentant le genre ballade très mélodieux. Entouré de musique depuis son enfance, il enregistre ses premières mélodies quand il a 16 ans. Il joue dans un groupe appelé Photomaton avant de prendre son envol et de tenter l’aventure en solo en home studio mais aussi sa guitare en bandoulière dans les rues de Lille. Jouant du piano et de la guitare, c’est en admirant Bob Dylan qu’il apprend l’harmonica. Puis il découvre une scène d’artistes contemporains, anglo-saxons et français. Il écoute Mac DeMarco, les Rita Mitsouko, aime Benjamin Biolay et Alain Bashung. Il se découvre une passion dans son enfance pour la poésie et la littérature, les suggérant dans ses paroles habillées de métaphores. Les thèmes évoquent des évènements (rencontres, découverte d’une nouvelle ville) ou le quotidien de sa génération comme sur le titre Fin du monde.
Le jeune dandy de la pop a de l’esprit, de la classe et fait rayonner le style français avec ses costumes, cravates, son allure de poète décoiffé et son timbre de voix qui distribue autant de gravité que d’humour, le tout enluminé de romantisme rock’n roll.
Il apparaît sur les réseaux sociaux dès 2020 en postant une chanson par semaine, où ses titres enregistrés sur synthétiseurs se parent, involontairement, du genre musical eighties. En 2023, Sam Sauvage fait paraître un mini album de 6 titres nommé Prémices. Il y décrit ses nouveaux sentiments urbains, puisqu’il est fraîchement arrivé à Paris. Le titre La ville au tempo savoureux, comme pour le titre Café crème qui nous emmène rue des Lombards parle de ‘désamour’ comme il aime décrire ses rencontres.
C’est en gagnant un succès fulgurant et flagrant que Sam Sauvage, dans ce bel élan, signe en 2025 son nouvel EP qui porte son nom. Espérons que Sam Sauvage, propulsé dans la gloire saura continuer avec son inspiration et son panache spontané. A vos casques !
Dalton est un groupe français formé dans les années 80 qui s’est dispersé avant de se retrouver en 2010 pour signer le premier album de six titres en 2013, Jeunesse perdue suivi du second en 2016, Objet ancien . Formé en trio, il compte Patrick Williams au chant et à la guitare, JB Kiwiboy à la basse et aux synthétiseurs et Constant Popot à la batterie. L’univers musical des Dalton originaires de Paris est post punk, aimant le mouvement punk new-yorkais et la new wave, agrémenté de jerk et de style garage. Patrick Williams est journaliste, chez Technikart, Philosophie Magazine puis chez Elle. Ses spécialités sont la psychologie et les phénomènes de société, traités avec une plume acerbe, trempée dans l’humour et l’absurde. Ce mordant se retrouve dans les paroles des mélopées rythmées et vêtues d’harmonies pop sixties.
Dalton, bel et bien revenu, sur scène et en studio, signe en 2023 le troisième album Soleil Orange. Patrick Williams y narrent des mini scénario qui mène notre écoute dans les cours de poterie, sur les boulevards parisiens ou sur une corniche ou dans un pull sans manche ou dans un pays étrange dont les habitants aiment travailler. Le tempo galope autant que le sens aiguisé des mots. Les compositions de Dalton offrent du groove, du twist et du rock sur des textes pertinents d’impertinence.
Le phrasé de Dalton, élégant et chic est délicieusement décalé dans un anarchisme désinvolte, branché et dandy. Rantanplan est absent mais Onra le chien charismatique et classe sur la vidéo du titre 160 apporte grandement son aura aux Dalton qui seront en concert le 1er novembre prochain à la Mécanique Ondulatoire. A vos casques et à vos bécanes !
Good Morning est un duo australien constitué de Stefan Blair et de Liam Parsons, originaires de Melbourne. Ils apparaissent avec leur première production en 2014 sous format cassette audio Shawcross. Les deux auteurs compositeurs et multi-instrumentistes se connaissent depuis le lycée et commencent à enregistrer leurs chansons avec équité, partageant les chansons comme les instruments puisque tous les deux chantent, jouent de la guitare, de la basse, de la batterie, du clavier et produisent. C’est dans cette atmosphère équilibrée qu’ils s’amusent à fleurir leurs instrumentations de saxophone, de violoncelle, de violon, de trompette, de cor. Les titres sont sculptés indie-pop, divinement produits, variés, alternatifs et sophistiqués. En 2018, Good Morning signe l’opus Prize//Reward aux allures soft-rock, légèrement psychédélique offrant des ballades élégantes comme After You et Look Around où les deux australiens sonnent comme les héritiers naturels de McCartney et Lennon.
Paraîtront en 2019 les deux fabuleux albums The Option et Basketball Breakups, suivis en 2021 du grandiose Barnyard. Ce dernier est un coup de maître qui sera suivi en 2024 des deux merveilleux albums Good Morning Seven et The Accident. Depuis 2020, Good Morning récolte un succès international et entre dans le classement australien de l’ARIA. Cette renommée méritée les mène en tournée dans le monde entier du Japon aux Etats-Unis en passant par l’Angleterre.
Les deux maestro ont grandi dans des familles de musiciens et sont nourris depuis toujours de références musicales. Peu étonnant alors de retrouver des hommages à Margo Guryan ou à Carol King en reprenant Take a Picture sur la compilation Like Someone I Know (A Celebration of Margo Guryan) et le titre No Fear! de Carol King sur leur album Good Morning Seven. Le lien familial et musical est poursuivi de manière concrète avec la présence de Glenn Blair, le père de Stefan, qui participe à chaque disque en jouant du cor, du saxophone ou de la clarinette.
Depuis une année, Stefan Blair est installé en Californie. Il est difficile de savoir si les deux compères de Good Morning poursuivront l’aventure. Espérons le grandement car Liam Parsons et Stefan Blair ont de l’or dans les doigts, un talent inné formidable pour la composition, un savoir technique époustouflant sur scène ou en studio qui selon mon écoute, les classe dans les meilleurs groupes de pop de la décennie.
Jens Lekman est un auteur-compositeur suédois né à Gothenburg en 1981. A peine est-il âgé de 15 ans qu’il commence à jouer de la basse dans un groupe et ressent vite l’appel de la composition. A 20 ans, avec donc déjà une centaine de chansons dans sa besace, il adopte l’alias Rocky Dennis - inspiré du film Mask- et commence ainsi sa belle carrière en 2002 en enregistrant plusieurs singles et EP : Maple Leaves, Rocky Dennis, Julie, You are the light qui paraîtront sur le premier album de 2003 Rocky Dennis in Heaven.
Plusieurs caractéristiques définissent l’artiste. Il est multi-instrumentiste et maîtrise la guitare, le piano, la trompette et le saxophone. Il chante comme un rossignol, sa voix somptueuse et stylée peut crooner et groover dans l’énergie ou dans la douceur. Il a le don de conter des histoires tel un troubadour des temps anciens et de nous emporter dans les histoires de ses personnages pendant des minutes dans un enchantement sans cesse renouvelé. Il compose des mélodies accrocheuses avec un don déconcertant, les parsemant d’instruments divers comme le violon, la trompette, les clochettes réussissant des mélopées indie-pop intemporelles et fort solides.
S’ajoute à la liste, de mon expérience pour l’avoir apprécié en direct, un perfectionnisme imperceptible tant il est humble et charismatique. Ses concerts sont des performances techniques impressionnantes qu’il sait faire passer outre par magie et surtout par sa présence et ses tours de chant qui poussent à l’admiration.
Le troubadour subjugue dès ses débuts. L’album qui marque cette en 2004 est When I said I Wanted To Be Your Dog avec son single You Are The Light qui récolte un succès immédiat international. Suivra une pléiade de Eps, des tournées, où le troubadour suédois ne cesse d’exceller dans son art. Ses histoires sont narrées et délicieusement chantées sur le second album de 2007 Night Falls Over Kortedala, suivi de I know What Love Isn’t, bijou mélodique de 2012 puis de Life Will See You Now, disque somptueux garni de pépites dansantes efficaces en 2017.
Pendant la période de confinement, Jens Lekman enregistre chaque mois de l’année 2019 un titre avec la complicité de son amie artiste musicienne Annika Norlin qui fait de même de son côté. Le résultat est un double album concept, comme un journal intime, nommé Correspondence et qui paraît au fur et à mesure des mois de l’année pour se terminer en 2020. Chaque mois, nous attendions la carte postale nouvelle de leur correspondance, petit cadeau musical qui parsemait le moment sordide de particules salvatrices et de toute beauté.
25 années sont passées donc et Jens Lekman, devenu une pierre angulaire de la musique indie-pop, nous comble le 12 septembre 2025 avec son nouvel album Songs for Other People’s Weddings et ses 17 titres. Ces 17 histoires narrent les aventures d’un personnage nommé ‘J’ qui est invité à animer différents mariages en tant que DJ et qui rencontre son âme sœur nommée ‘V’. Il s’avère que dans la vraie vie, Jens Lekman expérimente ce genre de performance, acceptant de venir jouer ses chansons quand ses fans l’invitent à leur mariage. L’auteur compositeur suédois a travaillé avec l’auteur de romans David Lévithan (qui a signé en 2006, le formidable roman fait pour les amoureux de pop : Nick and Norah’s Infinite Playlist ) à l’écriture de son nouveau roman qui se lit dans la continuité de l’écoute du disque ou vice-versa.
Ce disque loin d’être cérémonieux est pétillant d’humour, désopilant, un plaisir constant à son écoute. Le musicien marie la description des ambiances et des personnages à sa manière de composer, alternative et inspirée. Les ambiances sont variées, passant du mélancolique au loufoque, sur une instrumentation tout aussi garnie, Jens Lekman y assurant guitare, piano, basse et saxophone ; comptant avec lui en studio une trentaine de copains musiciens dont Loulou Lamotte aux chœurs, la chanteuse Matilda Sargren, Owen Pallett au violon, Joachim Hultqvist à la batterie, Isak Hedtjärn à la clarinette et tant d’autres artistes de qualité.
Le disque fourmille de notes dansantes et rythmées, de partitions fleuries et émouvantes. Le rossignol suédois devenu prince de l’indie-pop signe une pièce encore époustouflante et je classe Songs For The Other People’s Wedding dans les meilleures productions 2025 sur Piggledypop.
A noter sur vos tablettes les concerts de Jens Lekman à venir : 19 concerts aux États-Unis du 8 novembre 2025 au 3 décembre (Minneapolis, Chicago, Toronto, Boston, Northampton, Philadelphia, Brooklyn, Washington, Durham, Asheville, Atlanta, Nashville, Dallas, Austin, Phoenix, Los Angeles, San Francisco, Portland, Seattle), puis la Scandinavie en Février 2026, l’Allemagne (Cologne, Berlin), la France (Paris) puis l’Angleterre (Brighton, Bristol, Leeds, Londres) jusqu’au 14 mars.