L'artiste grandit à Nashville puis part tenter l'aventure à Los Angeles où il trouve des petits jobs dans le but d'écrire, de composer et voir son premier album sortir des matrices en 2007,
Catch the Brass Ring. Depuis, comme il le dit lui-même à la manière de
Kerouac, il décrit Los Angeles comme sa ville, connait ses bons et mauvais côtés, " Los Angeles became my home. It became where I would grow up. I was poor, and I was rich. I was alone, and I was part of a scene. It was wonderful, and it was disgusting." A l'écoute de cet opus, et du suivant de 2010,
The Jack of Hearts, écrit après avoir quitté Los Angeles quelques temps pour vivre en Suède puis fait une boucle passant par le Royaume-Uni pour un retour en famille à Nashville où il apprête un mini van qui prend la direction de Los Angeles, je me dis que je n'avais pas écouté aussi belle musique pop folk baroque depuis au moins cinq ans. Car
Ferraby Lionheart offre une musique qui touche et des textes émouvants. Mélange subtil de références et d'influences, sa signature est singulière, sa griffe particulière. L'américain qui porte si bien son nom est passionné, distribue des particules de sa personnalité riche, de sa fureur de vivre et de sa tendresse dans chaque note.
Catch the Brass Ring est un coup de génie pour un opus. Concentrant une rythmique pop, jazzy avec un brass band, country avec des guitares folk, les arrangements de cordes, de cuivres avec du cor et des trompettes se marient délicatement au piano et à la guitare acoustique. Le producteur Dan Long qui a travaillé avec Bowie, Yeah Yeah Yeahs, TV on the Radio, également guitariste de Say Hi, est au mixage. Les textes narratifs de Lionheart qui joue guitare, piano, melodica, glockenspiel, percussion, orchestre les cordes et chante, nous emmènent dans des univers variés. Tandis que le romantique Un Ballo Della Luna est une déclaration d'amour faite sous la lune avec une plume digne de Cyrano et des cordes de guitare qui raniment Blind Lemon Jefferson, le fondant et stellaire Small Planet est tout aussi touchant quand la voix de Lionheart susurre à sa mie sur l'ensemble de cordes, les trompettes et le piano majestueux "Like a fox outside the sand, I tame your heart with a careful hand, And we talk about a life we both will understand." Puis Vermont Avenue, est une mélopée pop dont l'élégance nous emmène en voyage sur les rails ou dans les airs comme sur le voltigeant Call me the Sea. Le chant limpide, les mots poétiques, l'orchestration lyrique s'allient et forment une unité parfaite. La promenade sonore continue sur The Car Maker, où la veine de Love offrent des trompettes et une rythmique sensuelles quand A Bell and Tumble embarque dans une ambiance charmante des années 40 où Ferraby entonne "My love was swallowed by a whale. We danced a waltz inside his tail, Oh, oh, with chandeliers and candle light, the ocean sparkled in the night". Le voyage se poursuit sur les routes du Texas dans une chaleur torride où les choeurs créent une atmosphère digne d'un vieux d'Elvis Presley sur Under the Texas Sky, quand Youngest Frankenstein règle un compte avec mordant et dextérité. L'univers jazzy et joyeux de Before We're Dead nous mène en bus et en train suivre les abeilles et les chats en compagnie d'un brass band et de guitares country champêtres, suivies du piano intime de The Octopus and the Ambulance où l'âme des Beatles vient flotter. L'opus se termine sur Put Me in your Play qui explique ce qui inspire Ferraby Lionheart pour l'écriture : une de ses amies qui lui a confié un paquet de lettres d'ancêtres délivrant des histoires, des aveux, des secrets de famille, des déclarations enflammées datant du siècle passé. Les choeurs sixties ferment l'écoute magnifiquement sur "She wrote a play about her life, she put the pages in the mail, My heart was fast as I read each line, I saw myself with a different name".
Le menestrel compose son deuxième album qui prend du temps à mettre en place, même si l'auteur compositeur a une poignée de chansons dans sa besace. La sortie de The Jack of Hearts est enfin annoncée en Aout 2010 et les guitares, le tambourin, l'accordeon ouvrent le bal avec Holdin' Me Back suivie d'une rythmique endiablée sur les guitares aiguisées pour une ruée vers l'or dans le poppeux Pocketknife. De chicago, le voyage que nous offre Lionheart nous porte à Londres où l'artiste a assuré des concerts et connait bien. Le style folk country de Harry & Bess est mêlé à une pop orchestrale dansante superbe où on chante en choeurs sur les Oh-oh-oh-oh "They will come from all around, From the paper and through London town, For a show, for a show". L'histoire du baiser de Harry Houdini à sa femme Bess qui lui transmet ainsi une clé permettant au magicien de se délivrer de ses chaines lors d'un show à Londres. Retour en Arkansas pour ses personnages qui traversent les siècles et les miles comme sur My Name où peut-être Ferraby mélange sa propre histoire d'un séjour en famille avec des chevauchées sur les terres de son enfance. Sweet Tanzini et sa mélodie jouée sur un harmonium est pop alternative, narrative, qui évoque l'avancée de colons dans des conditions climatiques ardues comme sur le pastorale Yellow Wings. Dear Corinne parle d'une histoire d'amour que Lionheart a découvert dans le lot de lettres datant des années 20, magnifique idylle entre la jolie Corinne et Eugene King (qui apparait aussi en titre bonus) qui se poursuit sur Drag Me Round dont l'harmonica évoque un titre de Bob Dylan. Le génial The Jack of Hearts se termine sur le piano magnifique de Minuteman et sa voix splendide "But I run just fine. Bring in your line, Tell me the minute and I'll call". Ferraby Lionheart écrit et compose comme personne d'autre. Avec son propre style, imagé et attachant, les deux albums forment un kaleidoscope d'ambiances et d'orchestrations. Sa personnalité originale et riche transperce sa manière de composer, de chanter et de jouer du piano, de la guitare et de la basse . Ce fan de Paul Simon a encore une foule de belles chansons à délivrer dans les années prochaines . Piggledy Pop adore !
FerrabyLionheart