dimanche 27 février 2011

Brett Dennen

Avec son minois de jeune premier qui aurait pu avoir un rôle dans Harry Potter, la magie opère dès 2004 après la sortie de son album éponyme Brett Dennen. Ce jeune auteur-compositeur californien dont on entend les titres dans les séries telles Grey’s Anatomy ou encore House, ne fait pourtant pas du cinéma.
Si sa musique fait office dans la publicité pour les hôtels Hilton, Dennen ne joue pas pour autant au touriste non plus. Il enregistre dans la foulée son deuxième album So Much More.
Classé dans la catégorie « songwriters », c’est sur la route, avec sa guitare, que le troubadour se retrouve en tournée. Le magazine américain Rolling Stone le nomme dans les 10 artistes à voir sur scène. Musicien dans l’âme, il partage des duos avec d’autres passionnés comme Jason Mraz, John Mayer, Ted Lennon (Dont think twice, it’s alright) en 2007, John Butler (Come Together), et Femi Kuti en 2008.

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Les thèmes du voyage, de la distance et de l’amour sont ceux qui nous embarquent dans son dernier album Hope for the Hopeless. Le titre Close to you plante le décor. L’orgue hammond abat les cartes. Le rythme chaud et langoureux des balades fait fondre. La basse taquine royalement au côté d’un piano désinvolte et séducteur. Le groove de Brett Dennen et sa voix soul s’incrustent sans qu’on s’y attende dans chaque pore de la peau. La guitare electro-acoustique scalpe l’épiderme et les percussions squament la couenne.

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J’avoue être été superbement surprise quand j’ai écouté pour la première fois Brett Dennen. J’entendais les références soul d’Otis Redding, le funk jazzy de Josh Rouse imprégné d’une maturité à la Dylan et je n’imaginais pas que derrière ce puissant son folk mêlé de gospel et rythme & blues puisse se cacher un jeune artiste aux taches de rousseur, digne des personnages de Mark Twain.
Hope for the Hopeless est déconcertant. Les ballades sont écrites et jouées avec joliesse et authenticité par un Brett Dennen stimulé et stimulant comme il le montre de nouveau avec l’arrivée de son dernier album Loverboy dont la sortie est prévue le 12 avril 2011. En extrait vidéo, le nouveau single : Sydney ‘I’ll come running).
BrettDennenSite

Alexi Murdoch

Considéré comme le fils spirituel de Nick Drake, j’ajouterais même quelques gênes de Mark Kozelek, Alexi Murdoch est bien le fils de son père et de sa mère. Elevé en Grèce, pays paternel, puis dès ses 10 ans en Ecosse, pays maternel, les deux cultures vont construire l’âme artistique du jeune Alexi qui part faire ses études en Caroline du Nord, puis déménage en Californie où la radio KCRW diffusera la première un de ses titres. La mère d’Alexi, Louise Cordet avait connu son heure de gloire dans les sixties (voir vidéo).
L’artiste offre dans ses compositions une palette d’influences traditionnelles, dont celle de Richard Thompson qui lui a ouvert les portes du folk écossais. Se produisant au Sundance Festival, sur les radios de Philadelphie à Los Angeles, avec son premier ep de 4 titres, Murdoch se distingue très vite. Son grain de voix, ses intonations dignes de notes de violoncelle, ses syllabes claquantes comme des cordes de guitare, ses textes magistraux, réapparaissent sur son opus en 2006. Il signe sur son propre label, Time without Consequence avec dix titres qui dévoilent l’excellence du songwriter.
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L’auteur-compositeur fait entrer le cinéma dans son univers musical. Le nombre de fois où un de ses titres est utilisé dans les séries tv américaines tient du record, Prison Break, Dr House, Ugly Betty, Grey’s anatomy, dans les films The Sharp End, Tenderness, Garden State, Gone Baby Gone de Ben Affleck. En 2008, Alexi Murdoch signe la BO du film Away we Go de Sam Mendes, BO sur laquelle sont apposées des chansons du Velvet Underground, de Bob Dylan et George Harrison.
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Alexi Murdoch nous donne rendez-vous avec son prochain album le 8 mars prochain, Towards the sun. Il meuble, emplit ses partitions de guitares avec du banjo sur Some day soon, de piano sur Slow Revolution, de cuivres sur At your Door dont le texte confidentiel et pudibond est couronné d’arrangements forts et variés et de l’harmonium indien sur Her Hands were leaves. Les thèmes du disque sont essentiellement l‘amour et la famille, mélancoliques ou féconds, ils sont évoqués avec délicatesse et lyrisme. 
Est attendue une venue parisienne le 13 avril 2011 au Café de la danse.
Myspace

Louise Cordet


Away we Go

mercredi 16 février 2011

First Aid Kit

Le 21 janvier 2010, les deux sœurs suédoises de First Aid Kit présentent leur premier album The Big Black and the Blue. Klara et Johanna Söderberg, âgées de 18 et 21 ans, ont un charisme doublé de talent et font espérer de futures grandes mélopées. Elles composent et interprètent, jouent de multiples instruments, chantent avec une maturité déconcertante. Ce savoir-faire semble être une affaire familiale, leur disque étant produit et mixé par leur père, Benkt Söderberg. Leur univers est acoustique, le folk y est savamment dosé avec le style pop. Les partitions de guitares sont élégantes, inspirées, colorées de flûtes traversières sur A Window opens et sur I Met Up With A King, de l’autoharpe sur Josefin, de tambourin et synthés sur Winter is all over you, de mandoline sur Hard Believer.



Les deux sœurs de First Aid Kit forment une combinaison vocale rare et puissante. Le premier titre est acappella, dévoilant le timbre de voix offensif et envoûtant de Joanna et de Klara. Car nous ne sommes pas en présence de midinettes, les jeunes femmes qui sortent le single vinyle Universal Soldier en 2009, titre de Buffy Sainte Marie signé en 1964 et repris par Glenn Campbell, Donovan, Joan Baez.. Etc, montrent la valeur de leurs références et influences.
Les thèmes sont parfois graves comme celui de la guerre sur A Window opens « The window opens I hear the toddling waves,I think about the soldiers, I think about the interstates », ou traitent des sujets de la morale, de la religion, de l’amour, sur Hard Believer « Love is tough, time is rough, On me, Well I see you’ve got your bible your delusion imagery, Well I don’t need your eternity or your meaning to feel free, I just live because I love to and that’s enough you see, So don’t come preach about morality that’s just human sense to me ».

L’ensemble des 11 titres de The Big Black and the Blue est harmonieux, captivant, offre de réelles mélodies, de jolies voix, de pures arpèges de guitares, qui sans apparat ni fard dévoilent une âme musicale touchante. First Aid Kit a de l’or dans ses jeunes mains : l’art de la musique, la vraie, l’intemporelle.
Myspace


lundi 14 février 2011

Jeremy Messersmith

Après avoir travaillé avec le producteur Dan Wilson, membre de Semisonic, Jeremy Messersmith revient le 4 mai dernier avec son album The Reluctant Graveyard qui suit The Alcatraz Kid et The Silver City; Pour boucler la boucle, l’artiste définit ce troisième chapitre comme la « life-cycle trilogy ». Je vous invite à fouiner sur Piggledy là :
JeremyMessersmith


Le disque toujours signé chez Princess Records est excellent, chaque titre est béni des dieux de la pop. S’y trouvent des instruments variés, ses compositions griffées du son de Dylan avec de l’harmonica, des rythmes beatlesiens avec des cuivres, du tempo à la Kinks avec du tambourins et flûtes sur Repo Man, l’aura d’Elliott Smith illuminant les arpèges de guitares dans Tomorrow, des claviers et chœurs beach-boysiens comme sur Violet ou sur Deathbed Salesman. Les 11 titres de l’album sont différents, certains sont orchestrés de manière symphonique sans batterie, d’autres sont rock, pop, acoustiques; La surprise est complète.
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La voix délicate de Jeremy Messersmith déroule le tapis rouge aux thèmes évoqués dans les deux premiers albums, qui, avec logique et constance, sont ici développés comme dans un roman. Messersmith parle de littérature et du Pulitzer Prize dans Dillinger Eyes, de la mort cavalière et colorée dans Lazy Bones, Toussaint Grey First In Life And Death, A Girl A Boy And A Grave yard. Sans que ce soit déprimant le sujet de la mort est soulevé de manière épique pour devenir émouvant et beau.
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Jeremy Messersmith, prolixe, progresse dans l’univers mythique qu’il crée dans ces trois albums conceptuels, tel un Tolkien de la pop qui détient les codes.
Oyé Chevaliers aux casques stéréo ! Jeremy Messersmith entre dans la légende et The Reluctant Graveyard fait partie des pièces maîtresses à classer dans votre forteresse de CDs.
Myspace

vendredi 4 février 2011

Living Sisters

Il y a à peine un an, un sacré trio féminin nous offrait Love to live, album d’amour composé de titres indie pop-folk. Ce genre musical, les trois demoiselles de Living Sisters le connaissent sur le bout des ongles et le résultat est resplendissant. Becky Stark du groupe Lavender Diamond, Inara George de The Bird and the Bee et Eleni Mandell ne sont pas béotiennes dans le domaine.

Becky Stark a fondé sa renommée sur son originalité et sa personnalité. Avec des mises en scène théâtrales, une voix de rossignol, des déguisements originaux, la jeune femme originaire de Providence sort son premier disque en 2003 sous le pseudonyme Bird Songs of the Bauharoque. En 2005, elle part à Los Angeles et forme le groupe Lavender Diamond. L’EP Cavalry of Light sera suivi en 2006 par l’excellent album Imagine our Love en 2007, signé chez Matador aux USA et Rough Trade en Angleterre qui mènera le groupe sur les routes avec les Decemberists . Lavender Diamond, quartet assuré par Becky au chant, Ron Regé à la batterie, Steve Gregoropoulos au piano et Devon Williams à la guitare fait une pop joyeuse, qui distribue à tout-va des textes délicats et charmants, un univers orné de tambourin, guitares, piano, d’instruments à cordes et défini sur leur myspace comme “The original sound of love!” . Depuis Lavender Diamond a enregistré un titre de Madonna, Like a Prayer, pour une œuvre de charité et en 2009, Purple Rain de Prince sur l’album Purplish Rain, célébrant les 25 ans de carrière de l’artiste.

Lavender Diamond :
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Le deuxième oisillon de Living Sisters est la fabuleuse Inara George. Avec sa voix cristalline, Inara brille dans le milieu pop alternatif depuis le début des années 2000.
Alors qu’elle n’a que cinq ans quand elle perd son père (leader du groupe de rock Little Feat), le nid musical fera d’elle une grande artiste. Elle compose, écrit, interprète avec une imagination fertile. Son projet Merrick sortira deux albums jusqu’en 2002, parallèlement elle produit en solo de 1997 à 2009 quatre albums dont un est fait en 2008, cousu main, main dans la main, avec Van Dyke Parks (ami de la famille), voir ma chronique sur An Invitation d’Inara George là :
InaraGeorgePiggledy
Ce n’est pas tout ! Inara prend son envol avec son groupe The Bird and the Bee, duo fantastique qu’elle mène avec Greg Kurstin depuis 2006. L’album éponyme de 2007 précède 4 Eps et un autre album pop en 2009, fourni de handclaps, de tambourin, de guitares et claviers, Ray Guns are not just the Future. Inara George rejoint les Living Sisters tout en couvant son fils qui vient au monde en mai 2010.

The Bird and the Bee :
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Quant à Eleni Mandell, la jolie californienne fan de Tom Waits est une musicienne complète, au répertoire riche et également fécond. A l’image de Living Sisters, Eleni aime s’entourer d’autres musiciens, formant par exemple un duo pour Mélomane avec Pierre de Gaillande, avec qui elle enregistre en France ponctuellement depuis 2007.
EleniMandellPiggledy
PierreDeGaillandePiggledy
Depuis 1998, elle a à son actif six albums et le dernier Artificial Fire est un joyau. Country music for true lovers et Miracle of five de 2007 la dévoilent au public. Album de reprises, allant de Bob Dylan à Irma Thomas, et un disque de ses compositions, l’univers de Eleni Mandell couvre la country, le rock, l’indie-pop avec grâce et talent. La presse déploie les éloges. Elle se produit en concert avec l’excellent guitariste Jeremy Drake et tous les deux, avec leurs ballades dignes de celles de Burt Bacharach, remportent un franc succès auprès de l’audience. Eleni qui joue de la guitare depuis ses quinze ans, chante avec beaucoup de tact, de brio et prouve qu’elle a plusieurs cordes à son arc au sein des Living Sisters.

Eleni Mandell :
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Love to live date de mars 2010 et se classe dans les meilleures albums pop-folk de l’année. Saxophone, banjo, tambourins, piano et guitares au son sixties des plus harmonieux qu’il soit nourrissent les dix titres de l’album. Les voix de Becky Stark, Inara George et d’Eleni Mandell en chœur, nous emmènent dans l’ouest américain où souffle un petit air des années 50. Le trio angélique a superbement ficelé un disque au thème élégant, romantique et old-school. Love to live est d’une qualité absolue. Le rétro mélangé au moderne, les guitares tropicales sur Don't Let The Sun Go Down, le ukulele sur You Make Me Blue, le mood sur (You Don't Know) How Glad I Am, la basse langoureuse sur The Mountain Has Skies accompagnent les Living Sisters qui sur leur départ réussissent là une bien belle invitation au voyage.

Living Sisters :
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French Cassettes

French Cassettes est un groupe américain de qui apparaît en 2011 sous forme de trio et sous l’impulsion de Scott Huerta qui écrit et compose...