Les quatre musiciens indie-pop de Lancaster en Pennsylvanie commencent l'aventure Fauna Flora en 2013 sous l'impulsion de l'auteur-compositeur, interprète, guitariste, pianiste et batteur, Steve Ward. Il est accompagné de Joe Pisapia à la basse, guitare et chant, Paul Murr à la batterie et Matt Thomas aux claviers.
L'artiste multi-instrumentiste écrit depuis les années 90 quand il se fait connaître avec son premier projet pop Cherry Twister dans lequel joue déjà Joe Pisapia. Le groupe signe l'album Cherry Twister en 1993, puis le 16 titres génial At Home With Cherry Twister en 2000. Plus tard, Steve Ward travaille sur plusieurs albums en cavalier seul et signe de son nom Opening Night en 2003, See and Be Seen en 2004, American Dream en 2010 et Rainbow in the Rain la même année, suivis d'EPs en 2012.
Fauna Flora prend son essor, enregistre et nous concocte un premier album printanier sorti le 1er avril 2014 orchestré avec un ensemble de cordes qui accompagne magnifiquement le thème des saisons décliné sous toutes ses formes et couleurs. Steve Ward ne désarme pas et crée des mélodies toutes aussi magnifiques, alternatives, accrocheuses avec des textes, un timbre de voix, pleins de lyrisme pop. Dès The Mansard Roof and the Maple Tree, la guitare acoustique et les mots nous emmènent à Lancaster, où l'ambiance est stylée indie-pop superbement imagée dans la vidéo signée de Sam Root.
Le rock poursuit avec les riffs souriants des guitares et la batterie sautillante sur Happy Hour qui donne à l'aurore un profil guilleret rythmé et enchanteur quand la chamber pop brille sur The Arms of Winter où les notes des violons et le chant cristallin de Steve, virevoltent, voltigent, légers comme des flocons de neige. L'orgue et les cordes de guitare caressées font équipe sur le country un peu boogie de The Belle of Blue Road idéal pour une balade, jusqu'au langoureux et hivernal As the Story Goes et ses arrangements atmosphériques victorieux. L'acoustique revient avec douceur et harmonie dans Yellow Moon qui nous transporte dans un univers romantique et mirifique avec efficacité. L'orchestre et sa clarinette ouvre la cavalcade de Sunday, A.M au tempo si dévergondé et vitaminé qu'il donne envie de jongler avec les croissants et de retapisser les murs de confiture. Pas de souci pour le désagrément, Head of Fern poursuit sur le même schéma, de quoi rendre la séance de frottage des murs offensif. Les guitares, les claviers, la batterie, le chant, s'accordent dans une énergie rock infaillible.
Puis Lover, Don't Let Me Down fait taper du pied, opiner du chef sur la basse qui taquine férocement emportant la mélodie dans les hautes sphères pop. La fraicheur des cuivres et des cordes sillonnent avec dextérité le superbe The Ides of Spring, effervescent de notes, d'harmonies réussies sur un texte poétique fort soigné qui m'évoque Nick Drake. La dernière chanson arrive trop vite et à son écoute groovy, We've Got to Find the Light démontre que Steve Ward sait écrire et composer des airs alternatifs, orchestrés avec idée et beaucoup d'âme. L'album est magnifique. Je conseille son acquisition avant de le classer dans mon panthéon des disques Piggledy Pop.
FaunaFlora