samedi 22 août 2015

Young Scum

J'ai reçu cette semaine ce petit bijou indie-pop qui a illico accroché mon attention. Après plusieurs écoutes, je le savoure davantage, me rappelant tour à tour C86, Teenage Fanclub et Ride. Young Scum est un jeune groupe de Richmond en Virginie qui signe le 7 août 2015 chez Dufflecoat Records son deuxième EP Reporters. Il y a quatre titres, différents, colorés, proposant une atmosphère pop, dream, twee, construite et efficace. La solidité des titres est dans les mélodies, le jeu, le chant et l'ambiance générale qui déroule un mini film indie-pop citadin, au son moderne et aux textes ramenant à l'adolescence. Taylor Haag à la batterie mène le rythme des chansons avec dextérité, quand Brian Dove resplendit à la basse, Ben Medcalf semble faire de la magie avec ses cordes de guitare comme Chris Smith qui également très talentueux à la guitare, chante avec une fibre indie pleine de promesse.

Radiowaves est un premier titre réussi où tous les ingrédients pop sont brodés sans accrocs. Le style lo-fi et twee de Haircut donne aussi l'occasion de découvrir un sympathique fuzz dans les guitares quand l'estival Back in the City et son schéma indie-pop alternatif invite à danser pieds nus dans l'herbe ou à faire de l'accrobranche avec les dents. Le thème de l'été, des arbres, du jardin accompagnent une déclaration sentimentale touchante. La quatrième mélopée de l'EP, Do you Remember, est une ritournelle toute aussi fraiche et entêtante. Ben et Chris sont d'excellents guitaristes, alliés aux agilités de Taylor et de Brian qui parviennent à dessiner un profil de reporters, dont l'esprit indépendant correspond à l'univers de la pop. Je propose de les suivre et d'écouter l'EP Reporters de Young Scum ainsi que le savoureux Autumn August en patientant pour de futurs morceaux finement nacrés de reflets pop.
YoungScrum


vendredi 21 août 2015

Simon Love

Simon Love vient de faire paraitre un premier album mais n'est pourtant pas un débutant. Dans le domaine, le gallois excelle depuis 2000 lorsqu'il se fait connaitre avec son groupe The Loves qui se séparent en 2011 après quatre albums fleurant bon la pop psychédélique sixties. Pour les curieux, j'écrivais en 2008 sur The Loves  : TheLovesPiggledyPop
Simon intègre ensuite Knickers et signe un EP chez Elefant en 2012. Présent depuis sur quelques compilations, il se lance sous son propre nom (enfin presque) en 2014 pour nous concocter un album fabuleux, hautement musical et écrit, excentrique, mélodique, un kaléidoscope de chansons toutes achevées et parfaites. It Seemed Like a Good Idea at the Time du 7 août 2015 offre une orchestration pop magnifique qui s'étoffe au fur et à mesure de l'écoute. L'artiste de Cardiff travaille ces dix dernières années avec notamment Fortuna Pop, label avec qui il signe son tout récent album, et joue amicalement également avec des groupes comme The School, Darren Hayman, Pocketbooks, etc.Ses références principales sont les Beatles, Velvet Underground, Harry Nilsson. Il reprend d'ailleurs Cold Turkey de Lennon en 2002 et Dear Boy de Paul (& Linda) McCartney qu'il sort en 2014 en guise de single, présent sur It Seemed Like a Good Idea at the Time.
Le compositeur génial de sunshine pop, signant des arrangements très sixties et seventies, inspirés et variés, est accompagné sur l'album de deux figures assez originales, l'acteur Stewart Lee, chroniqueur pop-rock à ses heures perdues pour le Sunday Times et l'un des plus grands pirates de la radio anglaise dans les années soixante, le DJ Emperor Rosko. ( se reporter à mon article Radio Caroline si le coeur vous en dit : RadioCarolinePiggledyPop)



Les 12 titres de It Seemed Like a Good Idea at the Time sont remplis de sentiments amoureux, thème favori de son auteur. Il l'écrit de surcroît à un moment de sa vie qui correspond à une grande séparation, ce qui explique le ton parfois mélancolique dans le texte. Globalement drôle, avec une instrumentation galopante, accrocheuse et joyeuse, le disque parle de l'amour sans cesse, avec une note sarcastique. Le premier morceau **** (Is a Dirty Word) est éloquent, riche d'un esprit ironique qui rayonne tout le long du disque. Arrangé comme le fameux Summer Nights de Grease, Simon efface d'un coup le sentimental platonique, la naiveté du tempo avec ses mots réalistes, un tantinet crus. Le ton est donné. On est prêt alors pour le suivre dans son univers alternatif et franc quand les violons et la batterie, déchainés, nous invitent à danser sur The New Adam & Eve, plein d'humour et de fantaisie. Puis Dear Boy arrive comme une pomme d'amour, poussant à claquer des doigts et à diablement se trémousser. S'ensuit la savoureuse My Dick, une ode marrante et pittoresque faite à son pénis sur une mélodie digne des Byrds ou des Kinks, où l'orgue et les voix des musiciens qui l'accompagnent, The Old Romantics (nom juteux pour chanter en chorale sur My Dick), s'envolent dans un psychédélisme souriant. Dans une suite savoureuse et logique, Motherfucker poursuit la magie musicale en titillant surement le fantôme de John Lennon. Wowie Zowie propose 5 minutes de bonheur psychédélique là encore, musclé et vitaminé. Simon y est rock'n roll, la batterie est royale, l'ambiance seventies envoûtante menée à bâtons rompus par A Little Orchestra pour les cordes et Rob Jones de The Voluntary Butler Scheme pour l'ensemble de cuivres. 



Sweetheart, You Should Probably Go to Sleep agit telle une douce mélopée faisant un break dans la rythmique, déposant un pétale de romantisme quelques minutes avant de repartir à l'assaut 'mod's', 'funky', au beat décoiffant sur Don't get the Gurl No More. Ce titre magnifique rend clairement hommage à Harry Nilsson avec ses cuivres façon Cuddly Toy. Simon enchaine et surenchérit dans l'excellence dans The Meaning of Love, au boogie frénétique qui se marie à la voix de Stewart Lee qui déclame avec fougue le wikipédia à la définition du mot 'love'. L'album déjà resplendissant de qualité, Simon Love au zénith de la composition pop, ne laisse pas le temps de se relâcher et assujettit nos oreilles avec Your Kiss Your Mother with that Mouth. Les tambourins taquins, la rythmique enfiévrée, les guitares dévergondées brillent. L'harmonica, en osmose avec le piano, nous cueille avec Elton John, titre hommage aux années seventies mais aussi, amère déclaration à son ex-épouse "Oh Elton John look what you’ve done, you broke my heart now we’re apart, you’re fucking men and I’m fucking alone again". Tandis que l'on savoure les titres, les uns après les autres, en s'interdisant de penser que la fin pointe son nez, It Seemed Like a Good Idea at the Time boucle déjà l'écoute. Ce dernier titre est un régal sonore, pop à souhait, voltigeant de cordes, de tambourins, de cuivres, sur un tempo déchainé. La voix de Simon qui apparait être un auteur et harmoniste hors normes est émouvante, touchante, majestueuse. Je dis merci à Sean de Fortuna Records pour lui avoir demander un album solo au moment où Simon Love quittait son groupe, l'aventure solo en tête . Il a aiguisé sa plume mélodique, hilarante, et le résultat dépasse la bonne idée! Quelle idée fort inspirée! It seems like a brilliant idea. A écouter absolument.
SimonLove


jeudi 20 août 2015

Exiles

Dans cinq jours paraitra ce très joli EP I've Got Secrets Too des new-yorkais Exiles. Cette belle découverte est idéale pour la période estivale, avec ses quatre morceaux ronds de notes fraiches, dansantes, dans une veine dream-pop et shoegaze. Le hasard fait que cette chronique suit celle sur Ducktails, groupe qui entre dans les références des Exiles, au même titre que Wild Nothing, Beach Fossils, Slowdive, Beach House, Belle and Sebastian, Young Prisms, Craft Spells, Camera Obscura, Broken Social Scene etc. Bien que ces influences soient notables, les cinq d'Exiles apportent leur style singulier que j'espère retrouver sur d'autres mélopées à l'avenir. Le projet se met en place en 2013 au coeur de Brooklyn quand Moire Echo au chant et Matt Sklar aux claviers commencent à écrire et jouer leurs titres. Ils accueillent Michael Hendley à la guitare, Don Lavis à la batterie et Myles Peterson à la basse. Les cinq amis entrent en studio en mai 2014 pour peaufiner un très bel EP inspiré des plages du New- Jersey, nommé Only Summer puis enchainent en janvier 2015 offrant le délicieux single Kill the Lights.

La voix hypnotique et cristalline de Moire Echo répond avec élégance à la guitare électrique dont la reverb gracieuse comble d'emblée sur Dawn Patrol. La fin de l'été et le ciel lourd rappellent les secrets annoncés dans le titre de l'EP. Maritime, alizés, les thèmes sont colorés de synthétiseurs et d'une basse superbe. Puis le voltigeant et bondissant Love & War arrive avec sa batterie rayonnante, ses guitares surf-pop, son texte très amoureux fondant de nostalgie. Puis Photograph déroule une pellicule de notes pop parfumées de jangle-pop pour une douce balade mélancolique où les mots évoquent une déception sentimentale 'i don't understand the reason why you don't want to be my guy'. Les arrangements pop et dansants reviennent sur Subtle Attack, où le talent de composition est évident à l'écoute de la mélodie et de l'instrumentation. L'EP I've Got Secrets Too d'une exquise qualité, fort réussi, sort en cd et en cassette chez Duffle Coat records, label tant apprécié par Piggledy Pop. Les exemplaires ne seront pas nombreux, précipitez vous pour vous le procurer.
Exiles
DuffleCoatPiggledyPop

mercredi 19 août 2015

Ducktails / St-Catherine

J'écrivais en 2014 : Derrière ce nom de groupe qui vient justement d'une série télévisée des années 80, Ducktales, il y a l'excellent musicien Matt Mondanile. Originaire du New-Jersey, il apparait avec ses projets nommés Real Estate ou sous son propre nom avec nombre de titres en poche en 2006. Amateur de son pur et peu trafiqué, il travaille un style sonore roots, proche du son live avec une veine chillwave, lo-fi, dream-pop fort sensuelle et groovy. De 2009 à 2012, l'auteur-compositeur enregistre une myriade de démos, notamment sur cassette. Après 3 albums, Ducktails en 2009, Landscape en 2010 et Ducktails III: Arcade Dynamics en 2011, des EPs sur cassette, en 2012 sa signature chez Domino le fait accéder au studio d'enregistrement. Il y convie dans un premier temps son amie Jessa Farkas pour un duo sur le single Letter of Intent qui sort en 2013 et qui précède l'excellent EP Wish Hotel puis l'album The Flower Lane.

Depuis un an Ducktails a quitté New-York pour tourner dans le monde entier de l'Australie, Japon, tous les Etats-Unis jusqu'en Europe avec Deerhunter, Kurt Vile et parallèlement Matt Mondanile travaille avec d'autres groupes comme Noah Lennox de Panda Bear et d'Animal Collective avec qui il enregistre le single Killin' the Vibe, les Smiths Westerns, ou encore Cults. L'esthétique de l'auteur-compositeur qui joue de la guitare, basse, batterie et piano crée un son typé et tient aussi un rôle important dans l'image, étant amateur de cartoons, de bds, du peintre finlandais Jan Anderzen qu'il aime marier à la pop, aux pochettes d'albums et aux vidéos."
Mon article de 2015 au sujet de Ducktails annonce la sortie le 24 juillet de l'album St-Catherine, cinquième joyau signé du maestro Mondanile.
Après l'instrumentale The Disney Afternoon qui nous emmène sur la côte ouest américaine, Headbanging in the Mirror parle de Californie mais aussi du New-Jersey, familier et vital à son auteur. Into the Sky, est mellow, souriant avec ses guitares aux tremolos puissants et ses claviers mélancoliques sur le chant de Matt 'remember december' qui reste dans l'attente romantique après une rencontre céleste. Le thème de l'élévation et de l'amour continuent sur Heaven's Room, au tempo langoureux emmené par une calèche de violons aériens 'Mary watched me from above, Spend my days in misery, She offered me a room in heaven, Saving me from grief. Oh! now I’m perched up high above everyone. In a big white cloud". Le titre St-Catherine poursuit dans la métaphore spirituelle fort belle pour décrire les sentiments amoureux du musicien mis en exergue par les arrangements fins et sophistiqués, ornés de guitares, accordéon, basse, batterie "Blinded by the light, There’s nothing more to see St. Catherine comes alive, The image of an angel sighs". 
C'est le producteur Rob Schnapf, qui a co-produit Either/Or et XO d'Elliot Smith qui apporte son savoir-faire à Matt Mondanile pour ce sublime et lumineux album et cette collaboration s'entend sur The Laughing Woman. La synth-pop agrémentée de clavecin revient dans Surreal Exposure, virevoltant et charmant, dans la veine très stylée de Mondanile. Julia Holter participe au petit bijou de 11 titres en signant Church et en assurant le chant pour un superbe duo qui dessine de nouveaux traits à New-York . La sentimentalité se lie au texte citadin sur Medieval avec ses violons qui habillent une ancienne histoire d'amour. Krumme Lanke répond au premier morceau, instrumentale, digne d'une carte postale de Berlin avec ses synthétiseurs et sa guitare taquine, ville à laquelle Matt Mondanile rend hommage . Il a d'ailleurs joué au Marie-Antoinette à Berlin, concert suivi de festivals et d'autres dates à Hambourg. Ducktails offre un album grandiose, absorbant, accrocheur, où Matthew qui y assure tous les instruments brille de mille feux.
Ducktails

DucktailsPiggledyPop2014

mardi 18 août 2015

Lost Pets

Tous les ans, entre le 24 et le 26 juillet prend place le festival Indietracks dans le Derbyshire anglais. Il y a là-bas une sorte de doux microclimat pop qui se réchauffe d'année en année. La promotion 2015 accueillait sur scène Rémi Parson, Ralegh Long, The Go! Team, Martha, Euros Childs, The School, etc ...Au total, 50 groupes étaient de la partie dont les Lost Pets. Cette belle découverte est quatre filles de Nottingham qui ont un certain don pour l'écriture, l'orchestration, la mélodie, tout en restant humbles. Elles sont drôles, partagent leurs esprits taquins facilement, gardent la tête sur les épaules en appréciant chaque moment de leur aventure musicale. Elles aiment jouer de la musique, leur passion est évidente avec comme seul intérêt, le futur album et se décrivent ainsi "Becky, Hannah, Lisa and Verity spend their days with coal, stitches, ulcers, and tea respectively. They're located all over the place so band practice is a nightmare to organise, and when they get there they spend most of their time eating butter and smoking anyway."

Lost pets sont Rebekah Barnett guitariste, auteur-compositeur, Hannah Bond qui joue du trombone et clavier, Lisa Metcalf est à la batterie et mélodica, Verity Longley est à la basse. Avec elles, le papa de Rebekah vient jouer du synthé à l'enregistrement sur Mablethorpe, Phil Booth, mixe, enregistre et produit avec son bel enthousiasme et le génial Marc Elston (musicien dans le top de Piggledy Pop) joue de la guitare sur deux titres en prodiguant ses conseils pour les arrangements. Les filles créent Lost Pets en 2014 à la suite d'une annonce lue, disant 'for untalented girls who can't play their instruments'. A l'écoute de leur EP comprenant 6 titres sorti le 17 juillet 2015, je découvre une fine instrumentation, un sens mélodique délicieux et la voix de Rebekah vraiment touchante. A Bad Year for Artichokes ouvre le disque avec sa fabuleuse mélancolie typée fifties, ses instruments chaleureux, accompagnant à l'unisson le chant cristallin de Becky. Le thème romantique est étudié sous toutes ses coutures, comme sur Stardust, où la rythmique entêtante entraine et les guitares distribuent des notes stellaires . Puis Marc Elston apporte ses accords pop que j'aime tant sur Richard Loves Doris et sur Diamonds and Cobblestones. Titre au tempo iodé, Discount sushi fait sautiller et danser sur ce petit air frais mêlant le japon à la californie grâce au clavier débridé. Mablethorpe et son profil alternatif, pop, mélodieux et poétique termine l'écoute en beauté. Le chant, les arrangements du piano et de la guitare, père et fille se répondant, sont emmenés par la batterie vitaminée et le trombone resplendissant. Lost Pets est un EP très prometteur que je trouve très bon dans son contenu, sa construction et sa spontaneité. En attendant un album, je conseille ce génial premier EP des quatre musiciennes Lost Pets qui ont follement progressé en seulement quelques mois. Bravo!
Lostpets
MarcElsonFranklin'sKite

dimanche 9 août 2015

The La's

Je poursuis après mon billet sur The Pale Fountains devenu Shack avec un autre grand groupe issu de la terre sacrée de Liverpool, The La's. Une des particularité du groupe est de changer souvent de musiciens. En 1983, le créateur est Mike Badger, s'associe avec l'auteur-compositeur et guitariste des La's, nom faisant référence aux lads et à la note de musique, Lee Mavers qui dès les débuts devient la figure de proue. Un ami vient rejoindre l'aventure, le bassiste et chanteur, John Power. Badger quitte le groupe en 1986, avant la sortie du premier si bien nommé single Way Out en 1987. Lee a une belle personnalité, qui ne s'accorde pas toujours aux interviews, mais qui resplendit dans sa musique. Parfois caustique avec les journalistes, il est drôle, plein d'esprit et perfectionniste dans son travail. Un deuxième single sort en 1988, sans trop avoir de succès à ce moment. Il s'agit de There She Goes. Lee continue d'écrire et de jouer, en studio pour peaufiner le troisième single de 1989, Timeless Melody. La presse le remarque et le salue, parle de plus en plus des La's qui partent en studio sous la houlette perfectionniste et souvent insatisfaite de Lee Mavers.



Ce perfectionnisme fait passer deux années, pendant lesquelles les musiciens vont et viennent, tout comme les producteurs : Mike Hedges (premiers albums de Cure), john porter (the Smiths), John leckie (Stone Roses), pour enfin se décider sur le producteur Steve Lillywhite et à une formation musicale qui ira en studio pour enregistrer l'album, le seul et unique qui paraitra. Seront in fine retenus au sein de la troupe, le frère de Lee, Neil Mavers à la batterie et le guitariste Peter Cammy Cammel. Le producteur Lillywhite parvient à faire sonner les titres avec la veine sixties exigée par Mavers. Les musiciens des La's mettent en boite de nouvelles chansons, et avec le recul, des hits géniaux. Le label a investi et ne veut plus perdre de temps. Lee Mavers n'est toujours pas content du résultat et contre son avis, le label allié au producteur qui a gardé des bandes enregistrées, sortent dans l'année 1990 l'album The La's.
Le caractère authentique de Mavers devenu une légende, le fait d'être légèrement craint par les médias, contribue au profil singulier de l'album. Depuis, on lui attribue l'écriture de Changing Man pour Paul Weller qu'il accompagne parfois sur scène.
En 2005, il accompagne son ami Mike Badger qui est devenu un grand musicien de blues sur l'album Lo-Fi Acoustic Excursions 1983-2003. Aux côtés de Mavers qui joue de la guitare acoustique, on retrouve The Northern Lights, The Renegades, The Establishment et d'autres grands talents. En 2006, ayant fait une apparition sur la scène de Glastonbury, The La's enregistre une sessions live sur la BBC. Tandis que Mavers fait une apparition aux côtés de Pete Doherty lors d'un concert, il enregistre secrètement un album à Manchester sous le nom Lee Rude & the Velcro Underpants, en compagnie de son ami Gary Murphy du groupe The Bandits. Les deux compères joueront cet été là dans quelques festivals à Paris, Londres et Glasgow. The La's font depuis quelques apparitions et le tube There She Goes qui apparait sur plusieurs BO de films, repris par une pleiade de musiciens, continue son aventure. Sur cet album magnifique qui a marqué toute une génération de fans de pop, Je tire du chapeau Son of a Gun, Looking Glass et Feelin', mes préférées dans ce trésor de mélodies.

Pour la petite histoire, en 1992 quand John Power quitte The La's, au même moment Peter Wilkinson quitte Shack. Tous les deux montent le projet excellent nommé Cast, qui compte dans la troupe le guitariste et trompettiste Barry Sutton (qui avait fait lui aussi une incursion dans The La's), Liam Tyson à la guitare et Keith O'Neill à la batterie. Les musiciens signent cinq albums entre 1995 et 2010. Le nom de Cast choisi fait référence au dernier mot de l'album The La's sur le titre Looking Glass. En 2002, Cast se disloque. Wilkinson part momentanément vivre l'aventure musicale avec Echo & The Bunnymen, Keith O'Neill devient producteur et manager de Dead 60s, Babyshambles, Art Garfunkel, Foals et Lostprophets et Liam Tyson rejoint la troupe de Robert Plant. Cast se reforme en 2014 pour le sixième album studio 20 ans après l'opus All Change et 26 après leur aventure La's. Le single Baby Blue Eyes parait il y a quelques mois pour annoncer l'album à venir cette année.
Parallèlement Liam Gallagher a demandé à Lee Mavers, âgé de 52 ans, de l'assister en tant qu'ingénieur et mentor sur le prochain album d'Oasis.
Je pense qu'il va y avoir de l'ambiance. le rock n'est pas encore mort en Angleterre et les guitares de Liverpool sont loin d'être raccrochées!
A suivre...



samedi 8 août 2015

The Pale Fountains

1981, un groupe mythique de pop nait à Liverpool sous l'impulsion d'un garçon de vingt ans, Michael Head , qui sous sa casquette, portant salopette, guitare et besace en bandoulière pleines de chansons, sifflote les airs de Love qu'il admire. Avec ses copains Chris McCaffrey à la basse, Thomas Whelan à la batterie plus souvent aux tambours, et Andy Diagram à la trompette, ils usent leurs docks sur les petites scènes de Liverpool et signent le 45T Something On My Mind en 1982 chez le petit label indépendant au joli nom de Operation Twilight. Les critiques sont unanimes, le succès immédiat, les quatre garçons à l'âme pop sixties de Liverpool surprennent au milieu de la vague rock et et du déferlement de synthétiseurs de l'époque avec New Order, Depeche Mode, Sonic Youth, REM, OMD et avant encore Joy Division, Cure, les Clashs, etc.

Michael aime les sixties, les Beatles et Burt Bacharach l'ont nourri et il écrit avec une fraicheur bondissante des mélopées incroyables. En 1982, il demande à son frère John, alors âgé de 16 ans, de rejoindre la troupe où il joue du bongo les premiers concerts. L'insouciance est mêlée à l'ambition. Ils signeront le premier album Pacific Street en 1984, suivi en 1985 par From Across the Kitchen Table. Ce dernier album sera produit par Ian Broudie, musicien de renom depuis le succès de son groupe Big in Japan dans les années 70 et fondateur en 1989 de The Lightning Seeds. Que dire de ces deux précieux trésors pop? The Pale Fountains m'accompagnent quasi quotidiennement depuis des lustres. Ils sont primordiaux dans l'indie-pop, au même titre que les groupes de Sarah Records et consorts. On devrait délivrer des ordonnances obligatoires d'écoute des "Pale Fountains" pour ceux qui souffrent de mélasse entre les oreilles.


Fan du son West Coast Psychedelic de Love, Michael veut rendre hommage à Arthur Lee en appelant son groupe The Love Fountains. C'est avec son meilleur ami Chris McCaffrey qui vit de l'autre côté de Kensington, quartier de Liverpool, qu'ils montent The Love Fountains devenu dans l'année The Pale Fountains. Les deux copains d'adolescence écoutent de la bossa et John Barry, Simon & Garfunkel, Burt Bacharach qui marqueront le style chaloupé et ensoleillé des jeunes musiciens. Michael compose ses chansons dans une veine sixties en saupoudrant ses jolies influences de son intérêt pour Herb Alpert et Miles Davis. La dose de jazz vient s'ajouter à l'ensemble pop grâce à la trompette d'Andy qui rend hommage à Miles Davies sur le premier album, dans l'intro de Beyond Friday’s Field. Michael Head également féru de cinéma et de littérature honore le Huckleberry Finn de Mark Twain en interprétant avec Marina Van Rooy, Tom Sawyer et Becky Thatcher dans la vidéo de Thank you.

Dans une interview Michael dit "I almost never went to school, I couldn’t stand the rules. At school, everybody got on my wick. So I played footie or stayed at home with me mam. She liked the company. We sang together. Mam had a fantastic way with the old songs. She made me work on my voice. It was also her that encouraged us to form a band. So we’d have three or four guitars in the living room, and mam would make us tea. Then we’d trash our six strings. …"
Refusant le conformisme de l'industrie de la musique et de leur label de l'époque Virgin, il ne s'aligne pas et continue d'écrire ses mélopées, hors du sentier, sous le nom de Shack, son frère John Head l'accompagnant avec sa Rickenbacker 12 cordes. Shack nait en 1987 alors que leur 'soul brother', le bassiste Chris McCaffrey est malade. Chris meurt d'une tumeur au cerveau en 1989. Les frères Head continuent de jouer, en consommant et se consumant.. puis signent Zilch en 1988, Waterpistol en 1995, H.M.S. Fable en 1999, magnifique, qui connait un beau succès ramenant le moral aux troupes. Suivront les deux derniers albums de Shack : Here's Tom With the Weather en 2003 et On the Corner of Miles and Gil en 2006. En 2007 sort une compilation des grands singles du groupe Time Machine et à l'occasion de deux concerts uniques, un à Liverpool et l'autre à Londres, The Pale Fountains se reforment au complet, avec Michael Head, John Head, Martyn Campbell, Andy Diagram, Thomas 'Jock' Whelan et Iain Templeton.

Michael a toujours eu ce don pour la mélodie, pour l'écriture de textes qui collent comme une seconde peau aux notes ; L'inspiration, la passion qui ne cessent depuis le mènent en 2008 au projet Michael Head & The Red Elastic Band. Idem pour John qui compose et joue avec ses musiciens, John Head & The Streams. Je conseille ardemment d'écouter leur travail qui après 35 années de carrière est toujours aussi spontané, aérien, immédiat, offrant ce fameux style 'Head' si attachant. Du grand art! De la grande pop ! MichaelHead


French Cassettes

French Cassettes est un groupe américain de qui apparaît en 2011 sous forme de trio et sous l’impulsion de Scott Huerta qui écrit et compose...